SUPER PROBOTECTOR : Alien Rebels

Éditeur : Konami

Année : 1992

Console : Super Nintendo

Nombre de joueurs max : 2 simultanément

Également connu sous les noms : Contra III (US), Contra Spirits (Jap)

Nous sommes en 2636. La menace extraterrestre qui a déjà été éradiquée de la surface de notre belle planète à deux reprises a de nouveau recouvré l’ensemble de ses forces et prépare une fois de plus l’invasion de la Terre. Et comme d’habitude, un seul salut possible : les Probotectors.

Je vous entends déjà crier : « Bon sang mais c’est quoi ce nom pourrave là : Probotector ? »

Et bien oui mais en fait non fiston : Probotector n’est pas un nom pourrave. Pour ceux qui comme moi ont eu la chance de grandir pendant les mythiques 90’s, de ce nom émane un doux parfum de nostalgie. S’il n’avait pas été le titre d’une des meilleures séries de jeux d’action de tous les temps, Probotector aurait pu être celui d’un film de Schwarzy. Le mot « robot » subtilement – ou pas – placé dans un titre se terminant en « or », c’est bel et bien le nom parfait pour un jeu sorti en 1992 qui propose ni plus ni moins de défourailler à tout va le moindre pauvre petit alien qui osera pointer le bout de son museau devant votre fusil cybernétique qui sème la mort sur son passage. Rien que ça.

Mais revenons à nos moutons. Super Probotector, le troisième épisode d’une série débutée sur NES et Amstrad (sous le nom de Gryzor), vous invite donc à vous glisser dans la peau (ça a une peau un robot ?) des deux robots les plus aboutis qui soient, RD008 et RC011. Le premier arbore une carosserie bleue chromée flamboyante tandis que le second a préféré sortir sa robe rose bonbon qui lui a souvent valu le rôle du mal-aimé auprès des gamins de l’époque. Et c’est aux commandes de ces deux bijoux technologiques que vous allez pouvoir sauver l’humanité de la menace extra-terrestre.

Mine de rien cela constitue la seule grande différence de cette version européenne du jeu avec ses homologues américaine et japonaise, nommées Contra III et Contra Spirits respectivement, qui proposent elles d’incarner de valeureux commandos bien musclés en lieu et place de nos amis robots. Question marketing ou volonté de rester dans le politiquement correct ? Peu importe, les trois versions se valent, à vous de choisir qui vous préfèrerez incarner.

Super Probotector est donc un jeu d’action pure et dure, qui vous en mettra plein la vue. À peine le jeu lancé, vous vous retrouvez dans ce qui reste des rues d’une grande mégalopole, votre calibre à la main. En faisant vos premiers pas dans ce jeu, vous vous rendrez vite compte que vous avez affaire à du lourd. Du très lourd. Vous êtes en effet en train de jouer à du Konami à son apogée. Du grand Konami. Le seul, le vrai de la grande époque. Alors que vous déambulez l’arme au poing, déjà plongé dans l’aventure par cette bande-son rythmée, entraînante, et parfaitement dans le ton, des hordes d’aliens s’abattent sur vous. Ne rêvez pas, ne perdez pas de temps, car ici point de jauge de vie qui diminue au fur et à mesure que vous encaisser les coups. Non l’ami, ici se faire toucher est synonyme de mort.

Vous l’aurez compris, Super Probotector n’a rien d’une balade de santé, à moins peut-être de choisir le mode de difficulté le plus facile, mais je ne vous apprendrai pas qu’à vaincre sans péril, on finit par triompher sans gloire. Vous aurez fort à faire tout au long de ces 6 niveaux peuplés d’ennemis. Qu’à cela ne tienne : détruisez tout. Dans Super Probotector, on ne réfléchit pas, on se défoule. Pas d’otages ou de bâtiments à épargner, tout ce sur quoi vous pourrez tirer doit disparaître. Il en résulte l’un des jeux d’action les plus défoulants qui soient, servi par des graphismes propres et colorés, par une bande-son d’anthologie digne des plus grands films d’action et de science-fiction et surtout par une animation du tonnerre qui ne fléchit jamais. Et pourtant les situations que vous traverserez ont vraiment tout pour la mettre à mal, cette animation. Que nenni, ni la scène désormais mythique de l’avion qui arrive en rase-mottes pour tout bombarder, ni celle de la poursuite du vaisseau alien en sautant de missile et missile, et encore moins la taille impressionnante des boss parfaitement animés ne viendront ralentir ou faire saccader l’action. À ce propos, il est évident que vous avez tout intérêt à jouer en 60 Hz si votre matériel le permet, soit avec une console PAL switchée, soit sur une console américaine ou japonaise.

Rassurez-vous, vous aurez à votre disposition un arsenal plus que conséquent pour mener à bien votre mission. Vous disposerez de deux armes différentes, qui au début de l’aventure seront de simples mitraillettes, mais qui pourront bien vite évoluer en ramassant les items libérés par la destruction de capsules volantes. Vous pourrez changer d’arme à volonté parmi les deux en votre possession à l’aide du bouton X, mais vous perdrez l’arme en cours d’utilisation à chaque fois que vous mourrez. Les armes spéciales que vous pouvez obtenir sont au nombre de cinq : le Spread Gun (noté S) qui tire plusieurs balles peu puissantes mais avec un grand rayon d’action, le Homing Gun (H) tirant de petits missiles à tête chercheuse, le Fire Gun (F), lance-flamme bien pratique permettant de tirer en continu, le Laser Gun (L), puissant mais lent et peu ergonomique, et enfin le Crush Gun (C), un canon bien bourrin qui s’avère être l’arme la plus puissante du jeu, mais de faible portée. Tous ces jolis joujoux pourront être utilisés par une simple pression du bouton Y. Vous aurez également à votre disposition des bombes, puissantes et à large rayon d’action, utilisables à l’aide du bouton A. Les bombes peuvent être stockées, mais comme les armes, elles seront perdues si vous mourez. Le bouton B quant à lui sert à sauter, tandis que vous pourrez utilisez les boutons L et R simultanément pour faire le kéké (je vous laisse découvrir par vous-même).

Comme je vous l’expliquais tout à l’heure, votre mission se déroule sur six niveaux. Quatre d’entre eux se jouent en vue latérale, avec des scrollings horizontaux et verticaux, tandis que deux niveaux prennent place en vue aérienne. Si les missions en vue latérale nécessitent uniquement d’atteindre le boss et de lui exploser la tronche, celles en vue aérienne vous demanderont de détruire toutes les bases ennemies présentes sur la carte (consultable via le bouton select) avant de pouvoir affronter le maître des lieux. Parlons-en de ces boss. Ils sont gigantesques, terribles, et magnifiques à la fois. Chacun d’entre eux fait l’objet d’une idée intéressante de la part de développeurs. Et s’ils s’avèreront difficiles à battre d’un premier abord, ne vous découragez pas, ils ont tous un point faible, ou une technique permettant de les battre assez facilement. À vous de la trouver.

Et si vous n’y parvenez pas seul, faites appel à votre meilleur pote ( qui se tapera alors le robot rose, ben oui on peut pas tout avoir ). Car oui, Super Probotector propose un mode deux joueurs en simultané. Ou plutôt deux modes deux joueurs, qui diffèrent par la gestion des niveaux en vue aérienne. Dans un cas, les deux robots progressent sur le même écran, dans l’autre chaque joueur est indépendant grâce à l’écran splitté. Et quelque soit le mode de jeu choisi ou le niveau en cours, le premier joueur à avoir perdu toutes ses vies peut chiper celles du survivant en appuyant sur A afin de continuer la partie. De quoi s’embrouiller même avec son meilleur ami. Car on ne rigole pas quand il s’agit de sauver le monde …

Au final, Super Probotector / Contra III / Contra Spirits est un grand jeu d’action comme on n’en voit plus de nos jours. L’action est omniprésente et ne fléchit jamais, parfaitement servie par une réalisation dantesque en tous points. En un seul mot : grandiose, et seule la durée de vie un peu courte pourra éventuellement venir ternir cet idyllique tableau. Mais le plaisir de jeu est tel que vous y reviendrez mille fois, et plus encore s’il le faut pour enfin anéantir à jamais cette racaille venue de l’espace. Jetez-vous sur ce jeu comme un mort de faim, d’autant plus qu’il n’est pas forcément évident à trouver. Il DOIT faire partie de votre collection. Merci Konami.

Padovar